Réforme des concours d’enseignement et de la formation initiale des enseignants, telle qu’annoncée en mars‑avril 2025, pour une mise en place progressive entre 2025 et 2028
Objectifs de la réforme
- Attirer davantage de candidats vers le métier d’enseignant.
- Initier plus tôt à la pratique professionnelle dès la licence.
- Élever le niveau de qualification en mixant savoirs disciplinaires et pédagogie.
Calendrier et déroulement clés
Licence + concours à bac +3
- À partir de l’automne 2025, les universités proposeront des modules de préparation aux concours dès la L2 et surtout L3.
- La session de concours bac +3 démarre au printemps 2026 pour le CRPE (écoles) et les concours du second degré (Capes, Capet, CPE).
- En 2026 et 2027, coexisteront les concours à bac +3 et bac +5, avant la disparition totale de l’ancien format en 2028.
Création d’une licence préparatoire (LPE)
- Dès la rentrée 2026, une Licence Professorat des écoles (LPE) sera proposée, axée sur les savoirs fondamentaux (français, maths, sciences, histoire‑géographie, langues, EPS…), la pédagogie et la pratique (10 semaines de stage minimum).
- Les titulaires de cette licence seront, dès 2028, dispensés des épreuves écrites d’admissibilité du concours CRPE.
Structure rénovée des concours
- CRPE (premier degré) :
- 2 épreuves d’admissibilité écrites : français/mathématiques, puis autres domaines (sauf EPS).
- 2 épreuves orales : exposé disciplinaire (maths ou français), puis entretien motivationnel incluant EPS.
- Pour les titulaires de la LPE, seules les épreuves orales subsisteront à partir de 2028.
- Concours du second degré (ex. Capes, Capeps, Capet, CPE) :
- 2 épreuves écrites disciplinaires, puis 2 épreuves orales (exposé + entretien motivationnel/service public).
- Les sections générales du CAPLP concernées également.
Formation post-concours et rémunérations
- Après succès au concours, les lauréats intègrent un master professionnalisant de deux ans (M1 & M2 MEEF) au sein des Inspé ou Isfec.
- M1 (élève fonctionnaire) : environ 1 400 € nets/mois, avec ~12 semaines de stage d’observation.
- M2 (fonctionnaire stagiaire) : environ 1 800 € nets/mois, à mi‑temps devant élèves.
- Engagement de 4 ans de service dans la fonction publique à l’issue.
Réactions et enjeux observés
- Syndicats et experts saluent un accroissement de l’attractivité espéré, mais pointent des doutes sur la qualité de la formation et la perte de l’ancrage universitaire.
- Risques identifiés : instabilité des réformes successives depuis 2010, manque de concertation, décalage entre attentes budgétaires et moyens réels.
| Echéances | Changements principaux |
| Rentrée 2025 | Modules de préparation au concours dès L2/L3 |
| Printemps 2026 | Début des concours à bac + 3 (CRPE, Capes…) |
| 2026-2027 | Période transitoire : concours bac+3 et bac+5 coexistent |
| Rentrée 2026 | Mise en place de la licence LPE (professeur des écoles) |
| Printemps 2028 | Suppression définitive des concours à bac+5 |
| Post-concours | 2 ans de master rémunéré, puis titularisation et engagement de 4 ans |
Conclusion
La réforme vise à réduire la durée de parcours avant le concours, professionnaliser tôt les futurs enseignants, et assurer une rémunération dès le début de la formation pratique. Elle marque une rupture avec l’ancien modèle bac+5, en espérant renforcer le vivier de candidats et la qualité d’enseignement. Toutefois, le succès dépendra de la bonne mise ne œuvre des formations, de la stabilité du calendrier et des moyens accordés.
Béatrice TORIBIO conseillère du Snec-CFTC 
