Le Snec-CFTC veut une meilleure protection sociale pour les maîtres. Est-ce responsable sur le plan des finances publiques ?

Nombreuses sont les mesures et propositions de mesures visant à réaliser des économies budgétaires au détriment des maîtres. Le Snec-CFTC s’y oppose et se bat pour compléter un système qui néglige la souffrance au travail et ses conséquences. Et cela est possible sans dérive budgétaire.

D’ailleurs, quand on considère les économies faites sur la durée par l’Etat grâce au gel du point de la fonction publique et au déclassement social des maîtres qui en a résulté, l’argument budgétaire est difficilement entendable.

En quoi la protection sociale des maîtres n’est-elle pas satisfaisante ?

Les maîtres du privé sont désavantagés sur plusieurs aspects par rapport aux salariés de droit privé et par rapport aux enseignants de la fonction publique.

  • 70 % des salariés de droit privé échappent au jour de carence. De plus, son efficacité est mise en doute de longue date.
  • Les entreprises ont l’obligation de financer pour 50 % la complémentaire santé de leurs salariés. Tel n’est pas le cas pour de l’Etat pour ses salariés. Il ne prend que 15 € en charge par mois depuis 2022.
  • Concernant le handicap et la prévention de la souffrance au travail, l’Etat n’est pas soumis à des obligations aussi contraignantes que les entreprises. Il faut donc mettre en œuvre :
    • des conditions de travail adaptées et un suivi pour tous les maîtres en situation de handicap,
    • un plan de prévention de la souffrance au travail.

Pourquoi la souffrance au travail est-elle au cœur des revendications du Snec-CFTC concernant la santé ?

Les maîtres subissent de plus en plus de pression : travail en interdisciplinarité, multiplication des réunions, des procédures informatiques chronophages (cahier de textes numérique, livret de compétences, etc.), pédagogie différenciée, ingérence des familles, du chef d’établissement, etc.

Ils sont les seuls salariés de France à ne pas bénéficier d’une médecine préventive du travail.

Résultat : le mal-être est de plus en plus fréquent chez les enseignants. Burn out et dépression font des ravages. L’Etat est dans le déni : il refuse généralement de reconnaître l’origine professionnelle de la pathologie, préférant licencier pour inaptitude aux fonctions d’enseignement.

Pour le Snec-CFTC l’Etat doit avoir une obligation de résultat pour prévenir le risque de burn-out et éviter les situations de harcèlement. Un baromètre social devrait être prochainement mis en place (c’est une demande Snec-CFTC en voie d’être satisfaite). Le Snec-CFTC demande une vraie politique en matière de santé et de prévention des risques psycho-sociaux :

  • mise en place effective d’une médecine préventive du travail pour tous les enseignants ;
  • mise en place dans toutes les académies des services professionnels de suivi de santé, d’aide et d’écoute prévus par la loi ;
  • mise en place d’un dispositif visant à dépister la souffrance au travail;
  • création de possibilités d’allégement de service et de congés rémunérés de reconversion avec formation et accompagnement, tout particulièrement pour les maîtres en souffrance ou en fin de carrière.

Et pour les maîtres en situation de handicap ?

Le Snec-CFTC demande la mise en œuvre de dispositifs d’adaptation du poste de travail et de suivi pour tous les maîtres en situation de handicap.

Concernant les maîtres chargés de famille ?

Le Snec-CFTC demande que les congés facultatifs pour raison familiale deviennent des congés de droit.

Et pour ceux qui sont en fin de carrière ?

Le Snec-CFTC demande des niveaux de pension identiques à ceux du régime des fonctionnaires dès lors que la carrière est analogue. A défaut de créer un régime identique, cela passe a minima par :

  • le respect des engagements pris en 2005 pour la retraite additionnelle,
  • le maintien de la garantie minimale de points (qui avait été obtenue grâce à l’action de la CFTC).